Ma mère et les autres

"Toute famille, si modeste qu'en soit l'origine, raconte le passé à sa manière, et cette histoire peut être tout aussi passionnante que celle de n'importe quelle dynastie royale". Llewelyn Powys, Earth Memories.

2006-08-23

Ressemblances et différences

Physiquement, je ressemble à maman. Je le sais et on me l'a dit souvent.
Quand je dis "physiquement" je veux parler de mon corps mais avec dix centimètres de plus en hauteur, ce qui aide bien.
J'ai ce même corps large aux gros os, les mêmes cuisses, les mêmes mollets ronds qu'elle avait, et un peu le ventre.
Quand elle avait du cholestérol j'avais le même. On aurait même pu confondre nos analyses de sang. Trop de cholestérol, beaucoup trop.

Je peux dire que j'ai le dos large. Dans tous les sens du terme. J'ai aussi le genre à mettre les pieds dans le plat. Compte tenu que je les ai au diapason du reste, ils sont larges. Aussi. Pourtant moi je les trouve jolis. C'est mieux que des très longs pieds maigres. Mon père, qui était cordonnier, trouvait que j'avais les pires pieds de la famille. Et peut-être du monde ? Non, je ne trouve pas. Dur à chausser mais c'est tout, il leur arrive d'être jolis.

Les genoux j'en parle pas, ils sont larges aussi. Je les trouve souvent immondes. Si je perdais quelques kilos ça les arrangerait peut-être ?
Et si je les avais hérités d'un grand-père ou d'une grand-mère ? Pourquoi non ? A la fin de sa vie mon grand-père maternel faisait au moins deux mètres de tour de taille. Moi ? un peu moins. Ma grand-mère maternelle n'était pas mince non plus. Voilà le travail. Comment voulez-vous que j'ai une taille normale ? C'est moi qui ait tout pris. Par esprit de famille.

Du côté de mon père ? Mieux, mais pas vraiment. Ma grand-mère paternelle était colossale. Elle paraissait très grande, forte poitrine et visage presque féroce. Si, si, je l'ai dit. Excusez-moi mais j'ai eu du mal à arranger les photos. Je sais ce que je dis. Je suis pareille ? Oui, oui... Aussi. Je ne suis pas vraiment gâtée. Je préfère encore ressembler à ma mère. Et puis, j'ai sa solidité proverbiale en dépit d'un système nerveux un peu fragile. C'est comme ça.

Et c'est ainsi que l'on élucubre autour des ressemblances et des différences. J'écris ? Oui, oui. Je ne fais que ça maintenant que je ne travaille plus. Non, pas que ça. Je dors aussi.